Cross-border workshop/Atelier transfrontalier Maroua, Cameroun (2011)
Résumé
La région du bassin du Lac Tchad, partagée par le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad est un espace particulièrement à risque pour les épidémies de choléra. La première épidémie dans la région a eu lieu en 1971 lorsque la septième pandémie s’est diffusée en Afrique de l’Ouest. L’année 1991constitue par la suite un tournant avec depuis une fréquence accrue des épidémies annuelles.
L’évolution récente est inquiétante sachant que les années 2010 (58 000 cas et 2 300 décès estimés) et 2011 (66 000 cas et 2 000 décès estimés) constituent deux des trois plus fortes années épidémiques des quarante dernières années dans le bassin du lac Tchad (la plus importante étant celle de 1991, avec 80 600 cas et 9 800 décès estimés).
En 2011, une étude menée par l’UNICEF2 a illustré le caractère transfrontalier de la diffusion des processus épidémiques dans le bassin du lac Tchad. Un atelier transfrontalier Eau, Hygiène, Assainissement et Epidémiologie du choléra dans la région du Bassin du Lac Tchad a donc été organisé par l’UNICEF du 29 novembre au 1er décembre 2011 à Maroua dans l’Extrême Nord Cameroun. Cet atelier a réuni environ 160 participants gouvernementaux et non gouvernementaux
du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad,
Les participants venus des quatre pays, organisés par groupes géographiques ont échangé sur leurs expériences à travers un processus dynamique visant à étudier différents sujets tels que la surveillance épidémiologique, les espaces et les pratiques à risque pour le choléra, les activités Eau, Hygiène et Assainissement et leurs indicateurs relatifs au choléra. Utilisant une approche basée sur les systèmes d’information géographique (SIG), les participants ont travaillé ensemble à définir une stratégie commune trans-sectorielle « bouclier et coup de poing » destinée à mieux cibler la lutte contre le choléra en matière de réponses d’urgence et durable. L’importance de la compréhension des facteurs anthropologiques liés au choléra a également été soulignée à de nombreuses reprises.
Les participants, réunis par groupes de travail spécifiques aux différents sous espaces géographiques transfrontaliers à haut risque, ont notamment conclu à la nécessité de se structurer en plates-formes d’échanges intersectorielles transfrontalières. Les quatre délégations ont souhaité ensemble à l’issue de l’atelier nommer des points focaux par pays et rédiger un communiqué soulignant leur approche commune (annexe 1).
Comme discuté lors de l’atelier et en se basant sur des expériences positives récentes, la prochaine étape sera le renforcement de la coopération transfrontalière. Ce processus se basera sur les niveaux les plus locaux et devra impliquer fortement les systèmes de santé, les communautés, les leaders traditionnels et d’opinion des deux côtés de chaque frontière.
Le présent rapport vise à réunir les éléments discutés lors de l’atelier de Maroua afin notamment de faciliter la mise en place des mécanismes de coopération transfrontalière.